Sans complaisance avec la facilité, sans compromis avec la mode, Éric Guéna peint une certaine étrangeté du familier où, un regard, une rencontre, posent souvent une interrogation subtile.
Le peintre s’affirme dans des compositions où sensualité et discordance s’entremêlent : groupe de personnages venus d’ailleurs, groupes d’enfants – poupons ou poupées – , visages dissimulés qui s’interrogent et nous interrogent, énigmatiques et impassibles, prisonniers ou gardiens de nos rêves.
Cette peinture, hors du temps, suggère davantage qu’elle n’exprime et déclenche un impact émotionnel, transposant un charme tenace qui non seulement nous interpelle mais réveille des souvenances lointaines et insolites…
Germain BARON.
Galerie FAMARTE Septembre 2020
Galerie FAMARTE Septembre 2020
Eric Guéna Peintures figuratives
Singulière atmosphère qu’habite chacun des tableaux de l’artiste Eric Guéna qui apprend développe et s’imprègne des techniques picturales tant occidentales qu’orientales.
Après avoir obtenu avec succès une thèse de troisième cycle d’esthétique et science de l’art et suivi plusieurs formations dont celle d’architecte et de restaurateur d’art japonais et chinois, il se consacre définitivement à la peinture.
Les œuvres figuratives d’Eric Guéna suggèrent, dans l’instant saisi, un avant, un après, comme le mouvement incessant et continue de la vie, le temps qui passe.
Sa peinture nous plonge dans un univers doré sans décor. Posés dans cet espace mouvant, des personnages asexués, Hommes-enfants aux allures de moines semblent flotter. Mis en scène avec sobriété, dans une ambiance éthérée ils évoluent avec un tel naturel et une telle spontanéité que l’on a l’impression de leur voler un brin de leur intimité. Hors du temps, prisonniers de leur rêves, de leur peurs, de leur histoire, emporté par leur destin, tout simplement concentrés dans l’ici et maintenant, conscients ou en équilibre, leur visage rond est toute innocence, pureté. Que de profondeur et de recueillement dans leur posture. Leurs échanges silencieux sont au-delà des mots. Qu’ils communiquent entre eux, avec leur environnement, qu’ils se parlent à eux-mêmes où qu’ils s’adressent à une entité invisible supérieure, ils s’expriment par la justesse de leur attitude.
Comme un miroir sans intention, dans un monde uni, indéfini, sans fin, poursuivant un chemin connu d’eux seuls, ces êtres singuliers, joueurs parfois, intriguent par leur simplicité leur spiritualité leur humanité et nous ramènent à l’essence de nous-mêmes, nous bousculant avec douceur…
Quel est donc le suspens, le mystère, la sensation d’une forte présence invisible inhérente aux toiles figuratives d’Eric Guéna ?
N’est-ce pas paradoxal que le figuratif nous ouvre les yeux sur l’illimité, repoussant les contours du tableau, et nous suggère l’autre côté de la vie, efface les alentours pour nous ouvrir sur l’universalité ?